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Vidéo réalisée par ArchAnge films pour le Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke
Informateur : Michel Lamothe, géologue et professeur à l’Université du Québec à Montréal
Date : Juin 2015
Lieu : Université du Québec à Montréal
Durée : 2:38

La luminescence optique est une des méthodes de datation absolue qui a révolutionné le monde de l’archéologie depuis 30 ans. Michel Lamothe, géologue et professeur à l’Université du Québec à Montréal, nous parle de la contribution de cette méthode de datation dans la compréhension de l’histoire des Cantons-de-l’Est.

Apparaît l’image en gros plan d’un homme debout dans un laboratoire.

[ Michel Lamothe ] Bonjour, mon nom est Michel Lamothe, je suis géologue et professeur à l’Université du Québec à Montréal. Je suis géologue parce que je m’intéresse à l’histoire de la terre, je m’intéresse aux sciences de la terre. Je suis en particulier ce qu’on appelle un géomorphologue à l’histoire de la terre récente, à l’histoire des glaciations, à l’histoire du retrait des glaciers, ce qui me met évidemment en contexte assez clair avec mes confrères archéologues. J’ai développé récemment, depuis quelques années en fait, une méthode de datation nouvelle, qui est en train de déplacer le carbone 14 et qu’on appelle la luminescence. Donc, je fais de la géochronologie. Des termes un peu complexes, donc, géologue, géomorphologue et géochronologue.

Apparaît le texte : Un outil pour les archéologues.

[ M.L. ] Je travaille donc en géochronologie. Je fais de la datation par luminescence et cette méthode permet de dater des objets fabriqués par l’homme, donc c’est très utile évidemment en archéologie, entre autres pour les céramiques. Cette méthode permet aussi de dater les sédiments qui vont enfouir les objets fabriqués par l’homme, des artéfacts, qui peuvent être des pierres taillées, par exemple. Cette méthode est maintenant utilisée dans plusieurs contextes et elle a en fait presque révolutionné le monde de l’archéologie depuis 30 ans en réécrivant une partie de l’histoire de l’homme récent.

Apparaît le texte : Un exemple concret.

[ M.L. ] Sur le site de Cliche-Rancourt, ce qui est très intéressant, c’est que les datations par luminescence ont confirmé l’antiquité des pièces qu’on a retrouvées sur le site, puisqu’on a une datation qui est de l’ordre de 12 000 ans. Une datation qui est aussi intéressante du point de vue environnemental, puisqu’on sait qu’à l’époque les glaciers étaient encore sur les Laurentides, la mer de Champlain était dans les basses terres du Saint-Laurent. Donc, on donne tout un contexte physique au site, grâce à la datation par la luminescence.

Apparaît le texte : Une anecdote.

[ M.L. ] Mes amis archéologues souhaitent évidemment connaître l’âge de l’arrivée de l’homme, par exemple au Québec. Ils aimeraient que ce soit beaucoup plus précis, parfois on se demande même s’ils n’aimeraient pas connaître l’heure à laquelle l’homme a traversé les frontières. Mais d’un autre côté, on a beaucoup de difficulté à avoir une pièce ou deux sur un lot de parfois dix ou quinze mille pièces. Cela dit, le travail avec les archéologues et la géomorphologie est un travail qui est vraiment fascinant et intellectuellement très valorisant.