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Vous vous vous intéressez davantage au vivant ? Parfait, ce dossier est pour vous ! Connaître la flore et la faune passées est essentiel pour comprendre l’histoire des premiers arrivants. Cela permet de déduire le climat et les sources alimentaires disponibles. Visionnez l’animation et la vidéo de l’expert pour en savoir plus.

Bonne exploration !

Animation réalisée par le Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke
Date : Septembre 2018
Durée : 6:48

Un personnage animé, Éric Graillon, présente quelques découvertes réalisées à partir de l’analyse de pollen, de spores et d’os prélevés dans la région des Cantons-de-l’Est. L’identification des espèces animales et végétale donne un aperçu et des conditions de vie des premiers arrivants et de l’évolution des paysages, depuis le retrait des glaciers.

Apparaît le texte : Flore et faune.

[ Personnage animé ] Flore et faune

Apparaissent des images d’arbres feuillus en bordure d’une rivière.

[ P.A. ] Pourquoi étudier la faune et la flore? Quel est le lien avec l’archéologie et les premiers arrivants? Il n’est pas question ici de la flore et de la faune actuelles, mais de celles qui prévalaient à l’époque des premiers arrivants.

Apparaît le texte : La reproduction des végétaux

[ P.A. ] La reproduction des végétaux

Apparaît en gros plan l'image d’une abeille qui pollinise des fleurs jaunes.

[ P.A. ] Chez les végétaux qui portent des fleurs, la reproduction se fait par pollinisation.

Apparaît une animation qui montre l’intérieur d’une fleur. Le pollen et le pistil sont indiqués. Ensuite, fleur sous forme de pollen dont les graines s’envolent.

[ P.A. ] Les individus qui portent des fleurs mâles produisent le pollen. Le vent, l’eau, les insectes ou autres animaux transportent le pollen jusqu’au pistil des fleurs des arbres à fleurs femelles. De cette union naît la graine. Chaque espèce d’arbre produit son type de pollen.

Apparaît des photos de plantes et de fleurs qui défilent, chacune est accompagnée d’une image au microscope de son grain de pollen respectif : aulne, pin, bouleau, saule et fougère.

[ P.A. ] Les palynologues savent reconnaitre les espèces d’arbres ou d’autres plantes en observant leur pollen au microscope. Ils sont aussi capables d’identifier les plantes à partir de leurs spores, de leurs graines ou de leurs fruits. Mais où trouver ces traces de végétation ancienne?

Apparaît le texte : La recherche de traces végétales

[ P.A. ] La recherche de traces végétales

Apparaît les visuels d’un marécage puis d’une petite plante verte qui pousse dans la forêt.

[ P.A. ] Les palynologues recherchent les indices des anciens végétaux dans les sédiments des lacs, dans les couches des tourbières, dans l’humus ou dans les couches de matières organiques enfouies des sols. Ces milieux sont de véritables archives qui préservent le pollen, les spores ou les graines des plantes.

Apparaît des photos qui défilent : paysage d’hiver où trois experts manipulent en bordure d’une forêt une carotte de terre à l’aide d’une branche d’arbre et d’un tournevis. Ensuite, en bordure d’une forêt, trois personnes qui travaillent sur une surface plane : une personne qui tourne une roulette, une personne qui regarde un tuyau et une troisième personne qui observe les deux autres.

[ P.A. ] À l'aide d'un long tube d’acier, ils prélèvent un échantillon de sédiments par carottage. Les grains de pollen et autres restes sont par la suite extraits de la carotte, horizon par horizon ou centimètre par centimètre. La profondeur des échantillons est un indice de leur âge relatif. Les plus anciens sont ceux qui sont enfouis le plus profondément.

Apparaît l'illustration d’une molécule rouge et mauve qui tournoie.

[ P.A. ] La datation se fait grâce à la technique du carbone 14. Ainsi, les palynologues identifient et dénombrent au microscope ou à la loupe les divers témoins grâce à leurs caractéristiques morphologiques spécifiques. Puis, ils comparent les assemblages polliniques anciens avec ceux produits par les milieux naturels actuels. S’ils trouvent des poussières de charbon de bois, ils concluent qu’un feu est survenu.

Quels ont été les résultats de leur recherche pour la région des Cantons-de-l’Est?

Apparaît le texte Les résultats de l'analyse polinique pour les Cantons-de-l'Est

[ P.A. ] Les résultats de l’analyse pollinique pour les Cantons-de-l’Est

Apparaît une image où on voit le sol de la toundra herbeuse dans la région du Grand lac St-François et une autre du sol désertique de Mégantic, 12 500 ans avant aujourd’hui.

[ P.A. ] Dans les Cantons-de-l’Est, des carottes de sédiments ont été prélevées dans la région du lac Mégantic et du Grand lac Saint-François. Les résultats montrent des différences de successions selon l’altitude.

Apparaît une image où on voit le sol buissonnant dans la région du Grand lac Saint-François et une autre du sol de toundra herbeuse de Mégantic, 12 000 ans avant aujourd’hui.

[ P.A. ] Ainsi, la période de désert périglaciaire qui a suivi la déglaciation a duré plus longtemps dans la région de Mégantic. Vers 12 000 ans avant aujourd’hui, le territoire auparavant désertique durant un millénaire est devenu une toundra herbeuse, puis buissonnante, à bouleaux nains.

Apparaît une image d’un sol couvert de bouleaux nains dans la région du Grand lac Saint-François et une autre du sol buissonnant de Mégantic, 11 000 ans avant aujourd’hui.

[ P.A. ] On peut penser que les premiers arrivants ont cueilli des petits fruits comme de la chicouté et des bleuets arctiques.

Apparaît une image d’une forêt de faux-trembles et de chênes rouges dans la région du Grand lac St-François et une autre d’une forêt de bouleaux blancs à Mégantic, 10 000 ans avant aujourd’hui.

[ P.A. ] Dans la région du Grand lac Saint-François, quelques peupliers faux-trembles et chênes rouges jonchaient le territoire tandis que dans la région de Mégantic, il y a eu davantage de bouleaux blancs.

Apparaît une image d’une forêt de feuillus dans la région du Grand lac Saint-François et une autre d’une forêt de conifères à Mégantic, 9 000 ans avant aujourd’hui.

[ P.A. ] Après mille ans de réchauffement climatique, le territoire est devenu une forêt de sapins, avec des bouleaux blancs et des chênes rouges, sauf en altitude. Peu à peu, la forêt s’est densifiée, les érables sont apparus, avec des bouleaux jaunes et des pins blancs. Il y a 7 000 ans, la végétation était semblable à celle d’aujourd’hui.

Apparaît une image d’une forêt qui brûle.

[ P.A. ] Depuis ce temps, les communautés forestières ont principalement été influencées par les perturbations, comme les feux, les épidémies et les chablis.


Et la faune dans tout ça ?

Apparaît le texte : Les animaux

[ P.A. ] Les animaux

Apparaît une image d’un os de mâchoire d’animal sur des rochers en forêt.

[ P.A. ] Les ossements d’animaux sur les sites archéologiques anciens sont très rares.

Apparaît une image de flammes.

[ P.A. ] Seuls ceux qui ont été chauffés, donc ceux provenant des restes de table peuvent perdurer. En l’absence d’ossements, les archéologues doivent y aller par déductions.

Apparaît une image d’os de caribou découverts dans le Nord-Est des États-Unis.

Apparaît des images qui défilent : deux pointes de projectile de forme carrée, pointe de projectile creusée au centre et en forme de parallélogramme, pointe de forme triangulaire à base rectangulaire.


[ P.A. ] Des pointes de projectiles ont été mises au jour dans la région de Mégantic, alors que le territoire était couvert de mousses et de lichens. Les archéologues en déduisent donc que les premiers arrivants suivaient les caribous.

Apparaît des images vidéos qui défilent : lichen en gros plan, animation d’un mammouth en mouvement et animation d’un squelette de mammouth en mouvement.

[ P.A. ] À cette époque, il se peut aussi qu’il y ait eu des mammouths laineux et des mastodontes d’Amérique. Une dent de mastodonte a été trouvée au Lac-Saint-Jean et des restes de mastodonte ont été retrouvés en Nouvelle-Angleterre. Cependant, aucune preuve ne permet de le confirmer dans les Cantons-de-l’Est.

Apparaît des images vidéos et photos qui défilent : troupeau de caribous dans une plaine, loup arctique, envolée d’oies blanches, harfang des neiges, corbeau, insectes qui volent dans des arbustes.

[ P.A. ] Comme les animaux de la toundra arctique actuelle sont arrivés de quelque part, il est donc possible qu’il y ait eu des lemmings, des lièvres, des renards et des loups arctiques dans la toundra des Cantons-de-l’Est. Pour ce qui est des oiseaux, il est probable qu’il y ait eu des oies blanches, des harfangs des neiges et des grands corbeaux. De même, les insectes qui ont contribué à la pollinisation des végétaux à fleurs ont dû être nombreux.

Apparaît une image d’une vue aérienne d’une forêt dense.

[ P.A. ] Les températures plus chaudes ont entrainé une diversification de la flore et de la faune. Il y a 10 000 ans, alors que le territoire était devenu une forêt, la faune s’était déjà beaucoup diversifiée.

Apparaît une image de presse-papier sur lequel il est écrit : 8 687 restes fauniques, sur un fond de sangliers qui se promènent dans un champ. Un graphique circulaire affiche : 64 % indéterminé et 35,99 % mammifères.

[ P.A. ] Sur le site Kruger 2, à Sherbrooke, 8 687 restes fauniques ont été récoltés entre 2013 et 2017 ! La plupart de ces os étaient entièrement calcinés et fragmentés, si bien qu’ils étaient peu identifiables. Environ 64 % de ces os n’ont pu être classés et 36 % appartiennent à des mammifères, soit 3 014 os de mammifères. De ce nombre, seuls 10 % des restes squelettiques ont peut être identifiés.

Apparaît une image de contenants transparents sur lesquels des étiquettes d’identifications sont visibles. Dans les boîtes, il y a des ossements.

[ P.A. ] L'identification s’est faite par comparaison avec les os de la collection de référence de l’Ostéothèque de Montréal.

Apparaît des images vidéos qui défilent : castor dans l’eau, porc-épic qui escalade un rocher en forêt.

[ P.A. ] Cette comparaison a permis d’affirmer qu’à Sherbrooke, 10 000 ans avant aujourd’hui, il y avait des castors, des porcs-épics, des rats musqués, des marmottes et des ours noirs.

Apparaît une image d’un presse-papier sur lequel on voit : 8 687 restes fauniques et un graphique circulaire qui indique : 11 os de poissons avec l'image d’un esturgeon.

[ P.A. ] Parmi les 8 687 restes fauniques, il y avait aussi 11 os de poissons, dont un qui a été associé à un esturgeon ! Le premier dans l’Est du Canada datant de cette époque ! Les premiers arrivants étaient aussi des pêcheurs !

Apparaît le mot : Conclusion.

Apparaît des images qui défilent : image de grains de pollen grossis au microscope, image des trois experts qui manipulent une carotte de terre à l’aide d’une branche de bois, caribou dont on voit la tête et le panache, branche de bois en flammes.

[ P.A. ] L’analyse des grains de pollen et des restes fossiles de végétaux est à la base de la reconstitution des paysages qui se sont succédés depuis le retrait des glaces jusqu’à nos jours. Ces indices sont prélevés dans les couches de sédiments, au fond des lacs ou dans les tourbières. En se référant à l’écologie et aux chaînes alimentaires actuelles, l’analyse des végétaux permet de déduire le climat et les espèces animales. Les ossements d’animaux sur les sites archéologiques anciens sont très rares, seuls les restes de table chauffés se préservent, mais ils ne sont pas toujours identifiables. Sur le site Kruger 2 à Sherbrooke, plusieurs restes fauniques permettent de confirmer la présence de plusieurs espèces de mammifères et même d’esturgeons.