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Vous aimez la géographie physique ? Alors l’animation ci-dessous peut vous intéresser. Elle présente des résultats de l’analyse des dépôts glaciaires contenus dans les sols. C'est en les cartographiant et en datant les coquillages des anciens lacs glaciaires que les géologues et les géomorphologues sont parvenus à déterminer à partir de quand le territoire des Cantons-de-l’Est est devenu habitable. Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse visionner l’animation et explorer le dossier. Je vous préviens : le sujet est complexe pour les moins de 14 ans.

Bonne exploration !

Apparaît les mots : Les sols

[ Personnage animé ] Les sols

Apparaît l'image d’une pousse verte dans la terre noire.

[ P.A. ] Pourquoi étudier les sols ? Quel est le lien avec l’archéologie et les premiers arrivants ?

Apparaît le texte L'habitabilité du territoire.

[ P.A. ] L’habitabilité du territoire

Apparaît l’image d’une jeune pousse verte dans de la terre noire.

[ P.A. ] La composition du sol et sa disposition fournissent de précieuses informations sur l’histoire des paysages et sur son habitabilité. La région n’a pas toujours été habitable !

Apparaît des images qui défilent : forêt dense de conifères, animation interactive du globe terrestre de 480 millions d’années à 300 millions d’années avant aujourd’hui. Les continents sont séparés en plusieurs parties puis forment un seul continent 300 millions d’années avant aujourd’hui, désigné par le mot : Pangée. Le mot : Appalaches apparaît au point de rencontre des continents.

[ P.A. ] L’histoire géologique des Cantons-de-l'Est remonte à la formation de la chaîne de montagnes des Appalaches. Celle-ci a commencé à se former il y a environ 450 millions d’années, bien avant l'arrivée des dinosaures et des humains.

Apparaît une animation interactive du globe terrestre de 180 millions d’années avant aujourd’hui à aujourd’hui. Les continents se déplacent pour former les continents d’aujourd’hui. À 160 millions d’années avant aujourd’hui, le mot : Atlantique apparaît.

[ P.A. ] Pendant environ 200 millions d’années, une série de carambolages de terres émergées et de fonds océaniques ont provoqué des plissements et des soulèvements, créant ainsi une chaîne de montagnes sur un supercontinent.

Apparaît sur l’illustration d’un presse-papier, la photo d’une pierre de forme carrée et plate portant l'inscription : Schiste argileux sédimentaire. Changement pour une photo d’une autre pierre de forme triangulaire et avec des stries portant l'inscription : Schiste argileux métamorphique. Disparition de la photo pour laisser place à des images de terre au travers de laquelle on voit des fissures rouges de lave.

[ P.A. ] La pression et la chaleur des carambolages ont transformé les roches des fonds marins : les schistes argileux sédimentaires sont devenus des schistes métamorphiques. La roche s’est fissurée à plusieurs endroits et des intrusions volcaniques y ont pris place. Puis, il y a environ 200 millions d’années, le supercontinent s’est fracturé en quelques continents.

Apparaît des images vidéos qui défilent : vue du haut d’une falaise de terre sablonneuse sur le bord de l’eau, vagues qui s’entrechoquent au milieu de l’océan.

[ P.A. ] Ces derniers se sont peu à peu éloignés, laissant place à l’océan Atlantique. Ainsi, les Appalaches se sont retrouvées de part et d’autre de l’océan. Pendant toute cette période et encore aujourd’hui, les deux rives de l'Atlantique s'écartent à une vitesse de un à cinq centimètres par année, selon la latitude.

Apparaît des images vidéos qui défilent : pluie diluvienne sur un paysage de forêt en ombre et levé de soleil en arrière-plan, flan de montagne couvert d’arbustes.

[ P.A. ] Voilà ce qui explique la structure des Appalaches. Sous l’effet de la pluie et du vent, les roches se sont érodées et s’érodent encore. Mais depuis les deux derniers millions d’années, depuis que les humains existent, l'histoire des Appalaches, comme celles de l’hémisphère Nord, a été dominée par les grandes glaciations.

Apparaît sur l’illustration d’un presse-papier, un calendrier des glaciations avec les inscriptions 0 à 2 000 milliers d’années. De haut en bas, du plus récent au plus ancien : Post-glaciaire, Glaciaire WISCONSINIEN, Interglaciaire SANGAMONIEN, Glaciaire ILLINOIEN, Interglaciaire YARMOUTHIEN, Glaciaire KANSIEN », Interglaciaire AFTONIEN et Glaciaire NEBRASKIEN.

[ P.A. ] Plus d’une vingtaine de glaciations d’importance inégale se sont étendues sur les hautes latitudes de l’hémisphère Nord. Il y a eu quatre stades principaux, entrecoupés de périodes interglaciaires semblables à la situation actuelle.

Apparaît des images de glaciers.

[ P.A. ] Pendant les périodes glaciaires, avec près de deux kilomètres de glace, les Cantons-de-l’Est étaient inhabitables.

Apparaît des images vidéos qui défilent : flocons de neige qui tombent devant un fond uni, gros coquillages et pierres sur un sol de sable, amoncellement de coquillages sur un sol de sable.

[ P.A. ] L’intérêt est donc de savoir quand les dernières glaces se sont retirées. Plusieurs géologues et géomorphologues ont étudié la question. C'est en cartographiant les débris accumulés au front des glaciers et en datant les coquillages des lacs glaciaires qu'ils sont parvenus à retracer l'histoire du retrait des glaces.

Apparaît l’image d’une carte interactive du Canada et du nord des États-Unis avec le titre : Inlandsis laurentidien, qui illustre la fonte des glaciers qui commence en 21 500 ans avant aujourd’hui et se poursuit jusqu’à 13 500 ans avant aujourd’hui. Il y a des points rouges à différents endroits sur la carte et plus la glace font, plus il y en a.

[ P.A. ] Voici une animation de cette déglaciation qui commence il y a 21 500 ans. Les points de couleur représentent des coquillages marins ou des sédiments organiques qui ont été datés par la technique de datation au carbone 14. Leur présence indique que les glaciers avaient déjà quitté le territoire.

Apparaît l’image d’une carte interactive du Canada et du nord des États-Unis de 13 500 ans avant aujourd’hui, avec la présence de points rouges. Il est écrit : STOP !, en rouge. Une loupe apparait sur la région des Cantons-de-l’Est. Ensuite, zoom sur la région des Cantons-de-l’Est et la ville de Sherbrooke est indiquée, vue rapprochée sur Sherbrooke où on voit les glaciers qui fondent sous forme d’animation.

[ P.A. ] Stop ! On arrive à un moment intéressant pour la région des Cantons-de-l’Est ! Il y a 13 500 ans, les glaces étaient à la frontière des États-Unis; elles se retiraient peu à peu vers le nord. L’accumulation de l’eau de fonte a créé des lacs glaciaires. Tant que les glaces ne donnaient pas accès à l’océan, les niveaux d’eau de ces lacs montaient. Une fois l’océan accessible, ils se déversaient et l’eau de l’océan inondait le territoire.

Apparaît l’image d’une carte interactive de la période entre 13 000 et 11 000 ans avant aujourd’hui. Au début, il y a la mer de Champlain à gauche de Sherbrooke, puis après, le lac à Lampsilis, situé au même endroit.

Apparaît des images : vus de haut d’une vallée de roches et d’herbe avec de la neige dans des crevasses, caribou dans une toundra, image d’un homme préhistorique chassant le caribou et vêtu d’une peau de caribou avec des bois sur sa tête, image de deux hommes préhistoriques cachés derrière des rochers qui chassent le caribou.

[ P.A. ] Ainsi, avec la vidange du lac glaciaire à Candona, la mer de Champlain a inondé les basses terres du Saint-Laurent. Puis, le sol s’est relevé peu à peu, libéré du poids des glaces. La mer de Champlain est devenue inaccessible aux eaux salées et a fait place au lac à Lampsilis. Tous ces plans d’eau ont constitué des obstacles pour l’accès au territoire, mais leur vidange a créé de nouvelles portes d’entrées et de nouveaux lieux habitables.

Apparaît l’image d’une carte interactive de 10 000 ans à 5 000 ans avant aujourd’hui du Canada et du Nord des États-Unis. Des points rouges sont de plus en plus nombreux à apparaître. La glace sur le continent fond pour ne recouvrir que la section au nord du Québec actuel et le Groenland.

[ P.A. ] Par ailleurs, les sédiments abandonnés par les glaciers et les températures croissantes ont permis l’installation d’une végétation et la formation de couches de sol. Donc, il y a environ 13 000 ans, presque tous les Cantons-de-l’Est étaient recouverts d’une toundra. Cela a eu pour effet d’attirer les caribous. Avec ses températures plus douces et la nourriture disponible, le territoire des Cantons-de-l’Est est devenu habitable… du moins pendant les périodes estivales.

Apparaît des images d’eau qui coule dans un ruisseau en paliers puis d’eau d’une rivière en mouvement avec des petites plaques de glace qui se déplacent dans le sens du courant.

[ P.A. ] Pendant les millénaires qui ont suivi, l’expansion de la zone habitable a suivi les marges du glacier continental et les berges des lacs glaciaires et des mers intérieures. Pour les archéologues, l’habitabilité du territoire due à la libération des glaces est une information importante. Mais l’étude des sols est aussi intéressante pour une autre raison.

Apparaît le texte : Stratégie de prospection.

[ P.A. ] Stratégie de prospection

Apparaît une animation de l’évolution d’un sol à partir de la fragmentation de la roche mère du aux conditions climatiques. On voit des plantes qui poussent, puis une photo d’une forêt de conifères à flan de rochers.

[ P.A. ] La plupart des sols du Québec ont été formés à partir des dépôts meubles accumulés, puis mis à jour lors du retrait des glaciers ou lors d’évènements postglaciaires. Dans les Appalaches, la roche affleure à plusieurs endroits, mais le plus souvent, elle est recouverte de dépôts glaciaires ou postglaciaires. Aucune chance de retrouver des artéfacts sur le roc.

Apparaît l’image de la roche mère avec un palier plus haut de sable, et plus en hauteur une surface plane portant l'inscription : Terrasse. Apparition d’une image de sol en coupe avec plusieurs teintes de sol : des artéfacts sont situés en profondeur dans le sol et d’autres sont plus en surface.

[ P.A. ] Les artéfacts qui ont le plus de chance d’avoir été conservés sont ceux qui ont été abandonnées sur des zones planes, sur des versants de vallées. Ces terrasses représentent aussi des lieux hospitaliers pour les premiers arrivants. Le sol s’y est construit par l’altération des dépôts meubles. Lorsqu’il y a une superposition de couches, les plus anciens artéfacts sont les plus profondément enfouis.

Apparaît des images d’un tracteur qui laboure une terre agricole.

[ P.A. ] Ailleurs, les artéfacts sont souvent déplacés en profondeur par des processus d’enfouissement naturel, comme le gel-dégel ou les arbres renversés. Un casse-tête pour les archéologues !

[ P.A. ] La reconnaissance des modelés de dépôts glaciaires est donc un élément qui aide les archéologues dans la recherche d’artéfacts. Un autre élément, tout aussi important, est la teneur en phosphate des sols.

Apparaît une image schématisée d’un atome de phosphate avec le texte : Phosphate PO 3- 4. Puis, l'animation d’un corps humain qui se transforme en squelette, suivi de l'image en animation d’un laboratoire où il y a des armoires de rangement, des éprouvettes, un four, des instruments de mesure et un microscope.

[ P.A. ] De façon naturelle, les phosphates existent en faible concentration dans les sols. Par contre, on les retrouve concentrés dans les os humains et les excréments. Certaines autres composantes, comme le calcium, l’azote et le potassium, se dégradent facilement. Ce n’est pas le cas des phosphates. L’étude des concentrations en phosphates du sol permet d’établir les probabilités de présences humaines lors de la recherche d’artéfacts.

Apparaît le mot Conclusion.

[ P.A. ] Conclusion

Apparaît des images qui défilent sur un presse-papier : l'image d’une experte mesurant une profondeur de sol sur un site archéologique, une carte géographique de la région des Cantons-de-l’Est avec la ville de Sherbrooke désignée 13 250 ans avant aujourd’hui, l'image de rochers avec des stries d’usure, l'image d’un trou sur un site archéologique en bordure d’une rivière, un artéfact en pierre et une flèche rayée dans un sol en terre, l'image schématisée d’un élément de phosphate PO3- 4 sur laquelle les éléments de phosphore et d’oxygène sont indiqués.

[ P.A. ] Lorsqu’on fait des recherches archéologiques, on ne peut pas faire abstraction de l’évolution du milieu et du sol. Dans les Cantons-de-l’Est, comme dans toute l’Amérique du Nord, le facteur déterminant est le retrait des glaciers. Avant cette période, le territoire n’était pas habitable. Les dépôts de toutes sortes, laissés par les glaciers, ont eu un impact sur la géographie et la végétation du territoire. Les rives des lacs, des mers et des rivières ont influencé le déplacement des humains, déterminant les lieux où trouver des artéfacts. Les dépôts ont aussi influencé la nature du sol, donc la probabilité de trouver des artéfacts qui se soient conservés. Enfin, la teneur en phosphore du sol est un élément qui permet de raffiner les recherches.

Animation réalisée par le Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke
Date : Septembre 2018
Durée : 6:54

Un personnage animé, Éric Graillon, explique le rôle de l'analyse des sols dans l'histoire de l'habitabilité du territoire et la recherche d'artéfacts archéologiques. L’animation présente la chronologie du retrait du glacier continental au Canada et particulièrement dans les Cantons-de-l’Est.