Passer au contenu principal

L’animation ci-dessous présente les résultats de l’analyse des matières premières utilisées par les hommes de la préhistoire pour fabriquer leurs outils. Après l’avoir visionnée, examinez les autres éléments du dossier pour avoir un portrait global de la thématique. Si vous souhaitez en voir davantage, je vous invite à consulter les contenus Artéfacts de chacun des sites archéologiques dans la section pour connaisseurs, présentée par Claude.

Bonne exploration!

Animation réalisée par le Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke
Date : Septembre 2018
Durée : 5:01

Un personnage animé, Éric Graillon, présente les matières premières utilisées par Paléoindiens pour fabriquer leurs outils. L’analyse de la composition chimique a permis de retracer leur source géologique en Nouvelle-Angleterre. Cette découverte est à l’origine de l’hypothèse voulant que les premiers Paléoindiens arrivaient de cette région.

Apparaît les mots : Les matériaux.

[ Personnage animé ] Les matériaux

Apparaissent des images défilant sur un tableau noir : hommes de la préhistoire travaillant la pierre, pyramides, troupeau de caribous dans une plaine, ruisseau avec des branches d’arbre et des roches.

[ P.A. ] Quelles matières premières les hommes de la préhistoire utilisaient-ils pour fabriquer leurs outils et leurs armes de chasse? Peu importe la période, les humains ont fait ce qu’ils ont pu avec les moyens à leur disposition. Ainsi, il y a 12 000 ans, les Paléoindiens composaient avec la pierre, les racines des plantes et les différentes parties des animaux, comme les os, la peau, les panaches, les tendons… Ceux qui habitaient dans les zones forestières utilisaient aussi le bois des arbres. Mais comme les matériaux organiques ne se conservent pas, seuls les artéfacts de pierre témoignent de ce lointain passé.

Apparaît du texte et des images qui défilent en alternance sur un tableau noir : Artéfact lithique, avec la photo d’une pierre taillée; Industrie lithique, avec la photo d’un expert qui observe différents objets en pierre; Assemblage lithique, avec la photo d’un site archéologique dans une forêt.

[ P.A. ] Un objet fait de pierre est un objet lithique. L'ensemble de ces vestiges est appelé : industrie lithique. L’industrie lithique collectée sur un même site de fouille forme un assemblage lithique. L’étude des assemblages lithiques et de l’industrie lithique est à la base de toutes les hypothèses sur les origines du peuplement du Québec et des Cantons-de-l’Est.

Apparaît le texte : Les qualités de la roche de l'industrie lithique.

[ P.A. ] Les qualités de la roche de l’industrie lithique

Apparaît la vidéo d’une chute avec une rivière et des galets.

[ P.A. ] Qu’est-ce qui fait qu’une roche est meilleure qu’une autre pour devenir un outil? Ce ne sont pas toutes les roches qui peuvent être utilisées. Les meilleures sont celles dont les réactions aux coups sont prévisibles. La pierre est dite taillable. Aucune surprise!

Apparaît des images de rochers sur le bord de l’eau et une animation de dés à jouer qui tombent à quelques reprises.

[ P.A. ] La roche doit aussi être suffisamment solide pour résister aux impacts de l’utilisation de l’outil, mais assez malléable pour sa confection. Il faut donc des roches assez homogènes, sans fracture ou fissure interne, ni ligne de faiblesse.

Apparaît l'animation d’une pierre taillée qui résiste aux chocs suivi d’une illustration d’une pierre taillée en forme de pointe de projectile.

[ P.A. ] Il faut donc des roches assez homogènes, sans fracture ou fissure interne, ni ligne de faiblesse. Celles de meilleure qualité contiennent une grande proportion de silice, une forme naturelle du dioxyde de silicium (SiO2) ayant des grains semblables.

Apparaît des images de petites roches dans une rivière puis une photo avec des tas de de grains de sable.

[ P.A. ] Les films ou les livres traitant de la préhistoire parlent souvent d’outils faits en silex. Aucun outil fait de ce matériau n’a été retrouvé en Amérique du Nord, car le silex n’est pas présent sur ce continent.

Apparaît des images d’une bibliothèque puis le mot : silex, avec un X rouge dessus.

[ P.A. ] Les films ou les livres traitant de la préhistoire parlent souvent d’outils faits en silex. Aucun outil fait de ce matériau n’a été retrouvé en Amérique du Nord, car le silex n’est pas présent sur ce continent. Les outils lithiques d’ici sont principalement faits de rhyolite, de cornéenne, de chert, de schiste, de quartzite, des roches massives, la plupart riches en silice.

Apparaît des photos des différentes pierres avec leur identification : rhyolite, cornéenne, chert, schiste et de quartzite.

Apparaît le texte : Les ressources lithologiques : leur emplacement.

[ P.A. ] Les ressources lithologiques : leur emplacement

[ P.A. ] Le géoarchéologue ne s’intéresse pas qu’à l’identification de la matière première, il s’intéresse aussi à sa provenance.

Apparaît deux photos qui défilent : expert qui observe des pierres taillées, classées, expert avec deux cartes, une géographique, l’autre géologique.

[ P.A. ] La problématique se compare à une enquête sur une scène de crime. L’expert ne se contente pas de déterminer le calibre du projectile, il tente de retrouver l’arme du crime.

Apparaît l'image de gyrophares de voiture de police puis une illustration de laboratoire.

[ P.A. ] Il doit prélever sa signature physico-chimique pour retrouver son emplacement d’origine. Ainsi, le géoarchéologue procède à des analyses physicochimiques sur les artéfacts lithiques.

Apparaît trois photos au microscope de pierre grossie 100 fois, puis une illustration de laboratoire.

[ P.A. ] Il travaille sur les objets eux-mêmes sans les détruire et, à l’occasion, il détruit une petite partie de l’objet pour en tirer des lames minces lui permettant d’aller plus loin dans ses analyses.

Apparaît l'image de microscopes dans un laboratoire, puis celle d'une route sur laquelle une voiture traverse un décor de forêt et de montagnes.

[ P.A. ] Il analyse aussi des roches prélevées sur différents affleurements rocheux présentant les qualités recherchées pour la fabrication d’outils.

Apparaît l'image d’une route sur laquelle une voiture traverse un décor de forêt et de montagnes, puis un zoom sur un affleurement rocheux.

[ P.A. ] Tous les affleurements analysés sont fichés. Le Centre de référence lithique du Québec possède une collection contenant plus de 500 échantillons géologiques qui ont potentiellement été utilisés dans le passé pour fabriquer des outils en pierre.

Apparaît une photo de classeurs dans lesquels il y a des pierres taillées de différentes formes, couleurs et grandeurs.

[ P.A. ] Ces échantillons proviennent principalement du Québec, mais aussi d’ailleurs au pays. Les États-Unis font de même. Les signatures physicochimiques des matériaux des artéfacts sont aussi consignées. Ainsi, si elles correspondent à une source fichée, l’archéologue détient de l’information sur la mobilité des occupants ou sur leur réseau d’échange. Il en va de même si les artéfacts retrouvés sont faits du même matériau que ceux retrouvés sur d’autres sites.

Apparaît des vidéos qui défilent : vue d’un paysage québécois, vue d’un paysage américain, main en gros plan qui manipule une souris d’ordinateur.

Apparaît le texte La provenance des matériaux retrouvés dans les Cantons-de-l'Est.

[ P.A. ] La provenance des matériaux retrouvés dans les Cantons-de-l’Est

Apparaît une photo de forêt de conifères en hiver, de galets au bord d’une rivière.

[ P.A. ] Pour confectionner leurs outils, les Paléoindiens dans les Cantons-de-l’Est ont probablement utilisé des sources locales. Quelques-unes de ces sources n’ont pas encore été localisées, soit parce qu’elles n’ont pas encore été trouvées, soit parce qu’elles ne sont plus accessibles ou ont été épuisées. Les matériaux peuvent aussi provenir de galets récoltés dans une rivière.

Apparaît un visuel de montagne de roches et quelques conifères.

[ P.A. ] Certaines analyses effectuées sur les outils lithiques de la région concordent avec des sites situées au Vermont, dans le Maine et dans le New Hampshire. En fait, les sources de matériaux d’excellente qualité sont rares, si bien que les quelques endroits où ils affleurent ont été fréquemment visités par les premiers habitants, puisqu’on retrouve ces mêmes matériaux sur plusieurs sites.

Apparaît une carte géographique présentant les sources lithiques. Emplacement 1- Munsungun, emplacement 2-Mont Kinéo, emplacement 3-Mont Jasper, emplacement 4-Lac Champlain. Le site Cliche-Rancourt (site du Paléoindien ancien et du Paléoindien récent) à des sources en provenance des emplacements 1, 2, 3 et d’endroits inconnus, le site Gaudreau (site du Paléoindien récent) a de la rhyolite de source non déterminée, le site Kruger 2 (site du Paléoindien récent) a des matériaux de sources locales et exotiques non déterminées ainsi que de l’emplacement 1 et 4.

[ P.A. ] Il est possible de croire que les Paléoindiens qui sont arrivés dans la région venaient de la Nouvelle-Angleterre. De plus, la provenance d’outils de pierres semblables, trouvés sur des sites situés à des centaines de kilomètres de distance, soutient l’hypothèse qu’ils se déplaçaient beaucoup et entretenaient un vaste réseau d’échange. De nouvelles découvertes archéologiques et la découverte de nouvelles sources pourraient permettre de dresser un portrait encore plus précis du mode de vie de ces premiers arrivants.

Apparaît des vidéos qui défilent : carte de la région du Maine aux États-Unis, chutes d’eau sur le bord d’une rivière et vu sur le bord de l’eau en roches, paysage d’hiver d’une forêt clairsemée recouverte de neige, expert qui fouille un trou sur un site archéologique et d’autres experts qui nettoient des artéfacts et classent le tout sur des planches.